Qu'est-ce que la "basse-technologie"? C'est tout simplement le fait d'utiliser des outils dont on peut comprendre soi-même le fonctionnement et la fabrication, c'est-à-dire qu'on est capable de réparer entièrement soi-même ou sans autre aide qu'une personne capable de le fabriquer seule, par exemple une lame de doloire ou de passe-partout.
En d'autres termes, c'est l'utilisation d'une technologie horizontale, maîtrisable, à taille humaine, et pas pyramidale, qui a besoin de tout un arsenal technologique sous-jacent et inimaginable pour pouvoir être utilisée mais aussi fabriquée. En effet, quel est l'intérêt d'être capable de construire seul une maison en bois local pour des voisins si pour ça on a besoin d'un outil conçu par une armée d'ingénieurs indiens, produit par une armée d'ouvriers chinois avec des matériaux extraits par une armée de mineurs congolais?
Dans le même ordre d'idées, la basse technologie s'applique aussi aux matériaux: utiliser des matériaux simples, naturels, accessibles à tous et à portée de main permet de les maîtriser sans être obligé de se référer à des documents techniques incompréhensibles.
Qu'est-ce que la technologie libre? C'est un ensemble de connaissances nécessaire à la fabrication d'outils ou de machines qui n'est pas protégé par des brevets, c'est-à-dire qui est dans le domaine public, accessible et améliorable par tous. C'est un concept qui a tout son intérêt dans le cadre de chantiers participatifs où des personnes de tous horizons peuvent apporter leurs connaissances au chantier, comme cette étude en libre accès pour construire une chèvre de levage.
Par exemple pour mes chantiers, lorsqu'une modélisation est nécessaire, j'utilise les logiciels libres OpenSCAD et FreeCAD sous Linux, même si j'essaie au maximum de me passer de ces outils en réalisant la plupart de mes plans et de mes vues en perspective à la main.
Pour résumer, la technologie peut-être utile si elle reste ouverte et à taille humaine.